Laissons de côté pour un temps les smartphones, applications et autres réseaux sociaux pour regarder la télévision. Et, branchons-nous sur les chaînes et programmes pour enfants. Cela vous arrive-t-il de passer, mettons deux heures d’affilée, devant les dessins animés et les tunnels publicitaires qui les accompagnent ? Je vous l’assure, c’est une expérience qui vaut le détour !

Après une longue période d’abstinence, il était temps pour moi de m’y replonger afin de juger de l’amélioration ou de la dégradation de ces espaces-temps télévisuels tout spécialement concoctés pour nos chérubins.

La télévision que j’ai regardée (Gulli et Okoo) dégouline de séries de piètre qualité. Pauvreté du dessin, du graphisme, du récit, de l’animation (dessins à peine animés)… Non seulement cela d’ailleurs, ce sont aussi les sons (stridence, voix suraiguës), les couleurs flashy, les mouvements saccadés, les rythmes syncopés, qui caractérisent ces productions.

À cette énumération d’ingrédients peu encourageants, s’ajoute une stratégie de programmation qui consiste à enfiler à vive allure les épisodes d’une même série, puis d’une série différente, sans discontinuer. Titres et génériques ne laissent le temps à l’enfant ni de zapper, ni de faire une pause ni même d’éteindre (ce qui serait le mieux). Là comme ailleurs les stratégies de captation de l’attention sont à l’œuvre.

Molusco, vous connaissez ? (comme son nom l’indique, c’est un mollusque, plus précisément une huitre). Dans cet épisode, les personnages principaux se trouvent en classe face à un prof de math terrorisant qui leur promet un contrôle  impossible à réussir. Qu’à cela ne tienne, notre petit héros ira voler les épreuves chez son professeur. Avec l’épisode suivant, une histoire amoureuse (si l’on peut dire) en voie de se terminer fera dire à Molusco : « On n’était pas vraiment amoureux, c’était physique ».

Quant aux fabricants de jouets, ils colonisent non seulement les espaces publicitaires dédiés, mais également les fictions. La série Ninjago en est une illustration frappante. Ce dessin animé permet de mettre les jouets en scène à travers des défis et des bagarres parfois très violentes. La marque et son jouet peuvent ainsi parader tout au long de toute la série et de tous ses épisodes.

Ces fictions animées sont entrecoupées d’annonces pour des programmes ultérieurs et d’invitations à retrouver l’enfant sur d’autres écrans : « Et quand tu veux, avec l’appli, sur tous tes écrans » ou d’encouragements à se connecter sur les réseaux sociaux !

Quel âge ont-ils déjà les enfants qui regardent ces programmes ?

En réalité les contenus télévisuels destinés aux enfants sont loin d’être innocents. Ils véhiculent des comportements, des manières de penser et d’agir et placent les enfants face à des injonctions paradoxales. Ces programmes jeunesse méritent toute l’attention des parents, des éducateurs et de tous les adultes responsables et soucieux du bien-être des enfants. Hélas, le plus souvent nous les ignorons. Et si nous cessions d’y être indifférents ? Si nous nous en préoccupions… aussi ? Les enfants ont droit à beaucoup mieux, non ?

Un commentaire sur « La grande misère des programmes de télé pour enfants »

  1. Oui malheureusement les programmes pour enfants ne sont pas toujours très recherché s et en tous cas pas du point de vue de l enfant… même s’ils ne sont pas tous à jeter …

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