L’exposition aux écrans nécessite des compétences

Dans l’article précédent, nous avons rappelé l’origine de la limite de 3 ans comme constituant l’âge avant lequel les écrans, quels qu’ils soient, ne représentent aucun intérêt pour l’enfant et constituent même un risque pour son développement. Il ne s’agit en rien d’une invention marketing, mais le fruit d’échanges et d’une élaboration qui s’est construite entre scientifiques, professionnels et spécialistes de l’enfance. L’histoire le démontre fort bien, le marketing au service des grandes sociétés commerciales médiatiques et numériques tend plutôt à s’adresser aux enfants dès le berceau !

Quelques repères simples permettront à présent de discerner si l’enfant est en mesure ou non d’être exposé aux écrans. L’enfant doit avoir acquis :

  1. La marche : si ce n’est pas le cas, il est prisonnier de l’écran, car il ne peut pas décider de s’en détacher pour vaquer à d’autres occupations ;
  2. Certaines habiletés optiques, par exemple rappelons que l’acuité visuelle arrive à maturité complète aux alentours de la cinquième année ;
  3. Le langage : cela suppose un vocabulaire suffisamment riche, une capacité à construire des phrases intelligibles de façon à ce qu’il puisse s’exprimer à propos des contenus de l’écran ;
  4. La compréhension de ce qu’il regarde. C’est pourquoi la présence d’un adulte est indispensable au cours du temps consacré à l’écran ;
  5. La capacité à contenir les émotions éprouvées via l’écran : peur, tristesse, colère, joie, effroi, étonnement…

Voilà qui donne sens à la limite des trois ans ! À part la marche, avant cet âge, l’enfant n’a pas acquis les compétences requises pour être exposé aux écrans. À partir de 3 ans, ces compétences sont encore balbutiantes, c’est la raison pour laquelle il est préférable qu’il soit accompagné et que les activités alternatives aux écrans soient favorisées.

Voir la plaquette éditée par la ville de Rennes : « Les petits et l’écran. Comment faire autrement ? »

Les limites en matière d’écrans sont indicatives

Tout comme la classification des œuvres cinématographiques, la signalétique appliquée à la télévision et à celle des jeux vidéo, il s’agit, avec la limite des 3 ans, de proposer des repères et d’alerter afin de favoriser une prise de conscience et une attitude réfléchie face aux écrans.

En parallèle, il y a lieu d’informer (c’est l’objet de ce blog), de développer des lieux de formation et d’encourager à des périodes de déconnexion comme le propose le Défi des dix jours sans écrans.

Un commentaire sur « Écrans : pourquoi la limite des 3 ans ? (2) »

  1. La frontière entre 3 et 6 ans mérite des éclaircissements à mon avis. Je sais qu’il est difficile pour des parents d’encadrer ou réguler le temps d’écrans à 4 et 5 ans, mais les avantages (de limiter) surpassent les inconvénients. Dire qu’il faut éviter de laisser l’enfant seul est un voeu pieux. En réalité, l’écran est un joujou qui accapare l’attention de l’enfant pendant que maman ou papa font autre chose. Qui va dire aux parents les conséquences? Personne n’ose, et c’est tragique, car le temps d’écrans deviendra de plus en plus difficile (pénible, horrible) à gérer avec les années. Plusieurs parents interdisent carrément les écrans la veille des jours d’école et ils voient les bienfaits.
    Merci Élisabeth

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